mardi 30 juillet 2013
vendredi 15 mars 2013
La societé haitienne est-elle la crise en elle-meme
La société haïtienne est-elle la
crise en elle-même? (Deuxième partie)
La crise haïtienne est une crise
politique
Avant d’expliquer
la crise politique d’Haïti, nous demanderons qu’on nous accorde la possibilité
de donner la définition de Société, de Nation et d’Etat :
Une Société est
un groupe d’hommes vivant ensemble sur un territoire déterminé, indépendant, et
s’attachant à une constitution déterminée.
Une Nation du
latin natio, naissance, extraction, dérivant de natus, né. C’est
une communauté humaine ayant conscience d'être unie par une identité
historique, culturelle, linguistique ou religieuse. En tant qu'entité
politique, la nation, qui est un concept né de la construction des grands Etats
européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre, organisée
en Etat. Elle est la personne juridique constituée des personnes régies par une
même constitution.
Les critères évoqués ci-dessus ou une partie d'entre eux (identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, géographique) ne peuvent à eux seuls caractériser une nation. Il y a aussi un système de valeurs, souvent résumé en une devise et qui repose sur un contrat social implicite entre les membres de la nation. Pour certains sociologues le seul critère déterminant est subjectif : il faut que les membres d'une communauté soient convaincus qu'ils relèvent d'une même appartenance nationale.
Les critères évoqués ci-dessus ou une partie d'entre eux (identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, géographique) ne peuvent à eux seuls caractériser une nation. Il y a aussi un système de valeurs, souvent résumé en une devise et qui repose sur un contrat social implicite entre les membres de la nation. Pour certains sociologues le seul critère déterminant est subjectif : il faut que les membres d'une communauté soient convaincus qu'ils relèvent d'une même appartenance nationale.
Un
État est une organisation politique et juridique d'un territoire délimité,
ce que la première édition du dictionnaire de l’Académie française de 1696
appelle l'État en tant que « gouvernement d’un peuple vivant sous la
domination d’un prince ou en république », ou bien le pays lui-même,
c'est-à-dire l'État entendu « pour le pays même qui est sous une telle
domination ».
En
droit international, un État souverain est vu comme délimité par des frontières
territoriales établies, à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent à une
population permanente, et comme constitué d’institutions par lesquelles il
exerce une autorité et un pouvoir effectifs. La légitimité de cette autorité
devant en principe reposer au moins pour les États se disant démocratiques –sur
la souveraineté du peuple ou de la nation.
Ce
qu’il faut souligner l’Etat n’est pas venu mais advenu. Il n’est pas une donnée
mais une construction.
La
nation quant à elle ne se confond pas non plus avec l’État sauf dans le modèle
de l’État-nation. Si l'État se distingue du gouvernement car la notion inclut
toute une dimension administrative et juridique, il arrive que sur le continent
européen, l'influence de la pensée de Hegel fasse que l'on parle d'État là où
le mot gouvernement serait plus exact.
Cependant, ce
qu’il faut souligner, toutes les sociétés ne sont pas des nations. Il existe
actuellement, dans l’humanité, toutes sortes de sociétés, normées ou sans normes
ou de sociétés depuis les plus primitives, comme les australiennes, jusqu’aux
plus évoluées comme les démocraties
occidentales. En promettant d’utiliser
de distinction classique de Durkheim entre les sociétés
« polysegmentaires » à base de clans, les sociétés tribales, d’une
part ; et d’autre part les sociétés « non segmentaires » ou
intégrées. Parmi celles-ci on a confondu (Durkheim et certains auteurs ont aussi
commis cette erreur) sous le nom de nation, deux sortes de sociétés qui doivent
être distinguées. Dans les unes le pouvoir central est extrinsèque, superposé,
souvent par la violence quand il est monarchique ; ou bien il est instable
et temporaire quand il est démocratique. Celles-là ne méritent que le nom d’Etats,
ou d’Empires, etc. Dans les autres, le pouvoir central est stable,
permanent ; il y a un système de législation et d’administration ; la
notion des droits et des devoirs de la patrie s’opposent et se complètent.
C’est à ces sociétés, que nous demandons de réserver le nom de Nations.
Ce qui est important à souligner «Haïti a
toujours été en crise», a-t-il déclaré lors d’une
interview dans un magazine haïtien. René Depestre s’est rappelé avoir rencontré
un historien polonais qui avait fait une étude brillante des nombreuses révisions
de la Constitution haïtienne et il avait admiré sa clarté.
«Mais cette vie constitutionnelle n’a pas de
racine dans la vie quotidienne et les institutions de ce pays,
a-t-il dit. Nous n’avons jamais eu d’Etat.»
René Depestre n’est pas loin de la réalité.
Haïti n’a jamais eu d’infrastructures gouvernementales solides, le pays est
plombé depuis le début non seulement hérité d’un sérieux problème colonial et il
a dû payer une indemnité faramineuse à la France durant quasiment tout le XIXe
siècle, et a été dirigé surtout par des dictateurs où le pays a connu plus
d’une vingtaine de coups d’Etats. Durant les dernières décennies, peu de
bailleurs de fonds étrangers voulaient mettre de l’argent dans des ministères
où il avait tendance à s’évanouir en fumée.
Essayons d’illustrer les faits :
Instabilité
politique
L'ancienne
colonie n'a quitté l'esclavage en 1804 que pour plonger pendant 209 ans de
chaos politique. Entre 1804 et 1957, quelque 24 chefs d'État sur 36 seront
renversés ou assassinés. Pour ajouter à ces crises, les Américains décident à
la faveur de la première guerre mondiale d'occuper militairement le pays,
jusqu'en 1934. Une occupation dure, qui ne permet pas au pays de sortir de la
misère. L'épisode crée malgré tout des liens durables : par la suite, plus d'un
million d'Haïtiens se sont réfugiés au États-Unis, en Floride surtout.
La Famille Duvalier, 29 ans de tyrannie
En 1957,
François Duvalier, dit «Papa Doc», accède au pouvoir lors d'élections truquées
avec l'appui de l'armée. Il établit un régime dictatorial, se basant sur sa
milice personnelle, les «Tontons macoutes». Autoproclamé président à vie, il
meurt en 1971, non sans avoir désigné son fils, Jean-Claude, comme successeur.
«Baby Doc»
devient donc le nouveau président à vie et perpétue la tradition familiale des
milices violentes et de la corruption. «Il faut que les choses changent ici»,
déclarera en 1983 le pape Jean-Paul II, en visite sur cette terre très
catholique. C'est chose faite en 1986 : au terme de manifestations
anti-gouvernementales qui font plusieurs dizaines de morts, «Baby Doc» est
contraint à l'exil. Il ne reviendra qu'en 2011,
pour être inculpé de corruption et vol.
Aristide est-il déçu par le peuple?
Le 16
Décembre 1990, le Président Jean Bertrand Aristide est élu démocratiquement de
l'ile. L'espoir généré par ce prêtre proche des couches populaires, pourfendeur
des «Tontons macoutes» et de l'impérialisme américain, est immense. L'euphorie
sera de courte durée, Aristide étant renversé au bout de sept mois par un
putsch militaire. Il reprendra son poste à la faveur d'une intervention
américaine, en 1994. Mais dès lors, le régime n'aura de cesse de se durcir.
C'est le retour à un système de milices, les «Chimères», et à la corruption.
Aristide quitte le pouvoir en 1996, revient en 2000 mais fait face en 2004 à
une grave insurrection. Sous la pression des États-Unis et de la France, il
finit par démissionner et s'exile en Afrique du Sud (pour en revenir, comme
Duvalier, en 2011). Dans le même temps, 7500 Casques bleus arrivent dans le
pays pour tenter de le stabiliser.
Un pays dévasté par les fléaux
Le 14 Mai 2006,
René Préval arrive à la présidence. Son accession au pouvoir marque la fin de
la crise et du chaos. Haïti est alors l'un des pays les plus pauvres au monde.
80% de la population vit sous le seuil de pauvreté (deux dollars par jour),
plus de la moitié dans un état de pauvreté extrême (moins d'un dollar).
Face à cette
situation économique désastreuse s'additionnant les fléaux naturels qui
frappent souvent le pays. En 2008, année des émeutes de la faim qui ont soulevé
le pays, quatre ouragans dévastent Haïti, faisant 800 morts. Deux ans plus
tard, le 12 janvier, un séisme majeur secoue la région de Port-au-Prince. Il fait 250.000 morts et laisse plus
de 1,2 million de sinistrés. À la mi-octobre, le choléra fait son apparition, tuant des milliers de personnes. (Journal le monde)
C'est dans ce contexte qu'a été élu en mars 2011 Michel Martelly. La victoire surprise de l'ex-chanteur populaire montre l'ampleur de la
défiance des Haïtiens vis-à-vis de la classe politique.
La crise des partis politiques
les scrutins du 28 novembre 2010 et du 20 mars 2011
ont mis à nu les faiblesses de ces Partis politiques et ont été mis à l’écart
ces entités qui sont des piliers du système démocratique. la crise de ces
institutions et la destruction des forces politiques traditionnelles laissent
un vide dans le paysage politique haïtien. Les vieux routiers de la politique
sont aujourd’hui en mauvaise posture. Leurs pratiques durant ces 25 dernières
années frustrent l’opinion publique qui s’autoconstruit et se choisit de
nouveaux leaders. Souvent, les gens s’orientent vers des novices qui
s’inscrivent dans une démarche de rupture avec la génération de vieux
politiques engluée dans une transition démocratique qui parait sans fin.
Les progrès économique et social ainsi que les mutations culturelles ont contribué à atténuer les clivages idéologiques et sociaux tandis que la médiation favorise la personnalisation de la politique, selon Otto Kirchheimer. Depuis 1990, le début démocratique en Haïti, les partis ne sont jamais arrivés à faire preuve d’un leadership efficace. Ces entités sont en crise, elles ont mal digéré ces changements. Cette crise - à la fois d’identité et de représentativité - a largement contribué à les affaiblir. Il faut dire en réalité, les partis ne s’inscrivent dans aucune démarche idéologique et ne proposent, à travers aucun projet politique sérieux, une alternative viable aux structures sociales et politiques surannées. Aujourd’hui, ils ont bien du mal à faire face à la menace de disparition brandie par le rejet en bloc de la classe politique traditionnelle par la population et la sympathie accordée à certaines personnalités se trouvant généralement hors du champ politique. L’apathie et l’inefficacité criante des partis et groupements politiques exaspèrent les électeurs qui les sanctionnent à travers leurs votes en choisissant le chanteur Martelly.
Est-ce
la responsabilité du peuple?
Est-ce
une réponse que le peuple veut donner aux partis politiques?
Est-ce
la responsabilité des leaders des partis politiques comme Evans Paul, Sauveur
Pierre Etienne, Edmonde Bauzile, Victor Benoit, René Préval, Himmeler Rébu,
Serge Gilles, Chavannes Jeune, etc…
|
La crise
politique haitienne peut-il s’expliquer dans le choix du peuple? Car, la
décantation entre le passé désastreux et le futur radieux est à venir puisque
l’ histoire d’Haiti depuis son indépendance a été construite sur les émotions
et les sentimentalités: Boisrond Tonnerre a été préféré à Charerron; Nord
Alexis a eu gain de cause d'Anténor Firmin; Aristide à la place de Marc Bazin;
Michel Martelly à Mirlande Manigat.
N’est-il
pas important aussi de questionner pourquoi des artistes, des célébrités de
même trempe que Martelly dans d’autres pays n’ont-ils pas pu accéder au
pouvoir? N’est-ce pas une preuve palpable de la pauvreté intellectuelle,
sociale et politique d’Haïti?
A
Libéria, une ancienne grande figure footballistique internationale connu sous
le sobriquet de Georges Weah, tente en 2005
une reconversion dans la politique en se présentant à l'élection présidentielle
libérienne sous les couleurs du Congress for Democratic Change, après que le
pays a connu plusieurs années de guerre civile. Le fait qu'il ait vécu à
l'étranger durant la guerre civile, où il y a fait fortune, le rend
« innocent » des crimes commis durant cette sombre période. Les
sondages le placent, avec l'économiste Ellen Johnson Sirleaf, comme principal
favori.
Sa
principale adversaire, Ellen Johnson Sirleaf, qui a eu plusieurs postes à
responsabilités, notamment à la Banque mondiale, critique Georges Weah pour son
manque de formation et son inexpérience en politique. Ce dernier rétorque que
ce ne sont pas des personnes inexpérimentées en politique qui ont mené le pays
vers une guerre civile, ayant engendré plusieurs centaines de milliers de
morts.
Le
peuple libérien a tranché et a dit non à Georges Weah. Ce dernier perd
finalement l'élection présidentielle du 8 novembre 2005 avec 40,4 % des
voix ; il lui est alors proposé de collaborer au nouveau gouvernement en
tant que ministre des Sports et de la Jeunesse par la nouvelle présidente élue.
Au
Sénégal, le chanteur-vedette sénégalais le plus célèbre Youssou Ndour, âgé de 52 ans, candidat à l'élection présidentielle de
février 2011, dans une déclaration sur la radio et la télévision Futurs Médias
(RFM et TFM), appartenant à son groupe de presse.
"Depuis très longtemps", de nombreux Sénégalais "ont, par divers moyens, appelé ma candidature à la présidentielle de février prochain. J'ai écouté, j'ai entendu, je réponds favorablement à votre requête. (...) Je suis candidat", a déclaré M. Ndour, également président d'un mouvement citoyen créé en 2010 et baptisé "Fekke ma ci bollé" ("Je suis là, donc, j'en fais partie" en langue nationale wolof).
"C'est un devoir patriotique suprême, le meilleur des dons de soi. (...) Je suis l'alternative à l'Alternance", a-t-il ajouté, "l'Alternance" désignant au Sénégal le régime du président Abdoulaye Wade, un libéral arrivé au pouvoir en 2000 après 40 ans de pouvoir socialiste.
"Depuis très longtemps", de nombreux Sénégalais "ont, par divers moyens, appelé ma candidature à la présidentielle de février prochain. J'ai écouté, j'ai entendu, je réponds favorablement à votre requête. (...) Je suis candidat", a déclaré M. Ndour, également président d'un mouvement citoyen créé en 2010 et baptisé "Fekke ma ci bollé" ("Je suis là, donc, j'en fais partie" en langue nationale wolof).
"C'est un devoir patriotique suprême, le meilleur des dons de soi. (...) Je suis l'alternative à l'Alternance", a-t-il ajouté, "l'Alternance" désignant au Sénégal le régime du président Abdoulaye Wade, un libéral arrivé au pouvoir en 2000 après 40 ans de pouvoir socialiste.
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"C'est
vrai, je n'ai pas fait d'études supérieures, mais la présidence est une
fonction et non un métier. J'ai fait preuve de compétence, d'engagement, de
rigueur et d'efficience à maintes reprises. A l'école du monde, j'ai appris,
j'ai beaucoup appris. Le voyage instruit autant que les livres.
Né en octobre 1959 dans le quartier populaire dakarois de la Médina dans une famille modeste, Youssou Ndour est aujourd'hui un des artistes sénégalais les plus connus au monde, auteur de plus de 20 albums et qui cumule les casquettes.
Il a créé à Dakar un studio et une société de production, une société de micro-crédit, anime une fondation caritative en plus d'être patron de presse: outre RFM et TFM, le groupe Futurs médias comprend un quotidien, autant de médias bénéficiant d'une large audience dans le pays, et souvent critiques envers le régime du président Abdoulaye Wade.
A la création de son mouvement citoyen, il avait indiqué avoir l'intention de soutenir publiquement, pour la première fois, un candidat à l'élection présidentielle de 2012. "Je vais beaucoup plus éveiller les consciences, faire des tournées pour aider à comprendre et pour dénoncer les tricheurs", avait-il expliqué.
Dans sa déclaration lors de sa campagne, il a promis de ne pas ménager ses efforts pour "faire du Sénégal un pays qui se fait tout seul, par la main et la force de ses enfants", en déroulant son programme incluant des initiatives pour la paix dans la région troublée de la Casamance (sud), la bonne gouvernance, le développement de l'agriculture mais également des projets tournés vers le social, notamment la santé et l'éducation. "Ma vie est faite de 10% d'inspiration et 90% de transpiration", a-t-il dit.
Né en octobre 1959 dans le quartier populaire dakarois de la Médina dans une famille modeste, Youssou Ndour est aujourd'hui un des artistes sénégalais les plus connus au monde, auteur de plus de 20 albums et qui cumule les casquettes.
Il a créé à Dakar un studio et une société de production, une société de micro-crédit, anime une fondation caritative en plus d'être patron de presse: outre RFM et TFM, le groupe Futurs médias comprend un quotidien, autant de médias bénéficiant d'une large audience dans le pays, et souvent critiques envers le régime du président Abdoulaye Wade.
A la création de son mouvement citoyen, il avait indiqué avoir l'intention de soutenir publiquement, pour la première fois, un candidat à l'élection présidentielle de 2012. "Je vais beaucoup plus éveiller les consciences, faire des tournées pour aider à comprendre et pour dénoncer les tricheurs", avait-il expliqué.
Dans sa déclaration lors de sa campagne, il a promis de ne pas ménager ses efforts pour "faire du Sénégal un pays qui se fait tout seul, par la main et la force de ses enfants", en déroulant son programme incluant des initiatives pour la paix dans la région troublée de la Casamance (sud), la bonne gouvernance, le développement de l'agriculture mais également des projets tournés vers le social, notamment la santé et l'éducation. "Ma vie est faite de 10% d'inspiration et 90% de transpiration", a-t-il dit.
Le peuple
a tranché et dit non à Youssou Ndour
lors des élections.
Le president du konpa devient le président de la République d’Haiti
Joseph Michel
Martelly,
né le 12 février 1961 à Port-au-Prince, surnommé Sweet Micky ou Tet
Kalé, est un musicien, compositeur haïtien, Michel Martelly est un chanteur de kompa et un homme politique de droite avec des liens avec les partisans du coup d'État de 1991 en Haïti.
Il annonce en juillet 2010 sa candidature à l'élection présidentielle. Il est soutenu par deux musiciens très populaires Wyclef Jean et Richard Morse durant sa campagne électorale, qu'il effectue sous l'étiquette du parti « Repons peyizan » (« La réponse des paysans », en créole), dont il est à l'origine.
Le 21 avril 2011, le Conseil électoral provisoire le déclare officiellement vainqueur du second tour de scrutin, qui s'est tenu le 20 mars précédent, avec 67,57 % des voix face à Mirlande Manigat. Son investiture a lieu le 14 mai 2011.
Selon Elizabeth McAlister,
Michel Martelly,
élu en mars 2011 Président par un pays qui le connaît mieux sous le nom de
«Sweet Micky», compose la bande originale existentielle avec une population où
la jeunesse est à plus de 60%. La musique est un divertissement, mais c'est
aussi une sorte de travail, une sorte de prière, et une sorte de politique.
Dans un pays où l'âge médian est de 21 ans, et où la majorité des habitants est
illettrée, l'écoute est un don raffiné, et l'information sonore une
connaissance. A la campagne, les femmes chantent au rythme du pilon et du
mortier en pilant le maïs, et les hommes binent leurs champs ou construisent
des bâtiments au gré des mouvements coordonnés d'une chorégraphie ouvrière
nommée konbit.
Comme Proust trempant sa petite Madeleine dans son
thé, et se voyant d'un coup submergé par un flot de souvenirs involontaires, la
voix de Sweet Micky a le don de transporter les Haïtiens dans un passé où, le
temps d'une soirée, la vie était douce et le corps bougeait bien.
Avant
d'être élu président d'Haïti, Martelly se faisait appeler «président du konpa», ce genre de musique haïtienne rythmée, célèbre pour son tempo entraînant,
ses paroles faciles et lascives, et ses danses collé-serré. Dans l'obscurité
des boîtes de nuit, ou dans les bals populaires, où l'on joue les disques de
Sweet Micky depuis plus de vingt ans, les gens dansent dans les bras de leur chouboulout
(chéri) et laissent la musique emporter leurs soucis, un plaisir fugace pour un
pays qui doit toujours se reconstruire après l'effroyable séisme qui secoua
Port-au-Prince, l'an dernier.
Mais les
conseillers de Sola redoutaient que Martelly dût surmonter son image de
«mauvais garçon» du konpa; après tout, c'était un homme largement connu pour
des paroles telles «I don't care, I don't give a shit». Le même genre de
problèmes auxquels tous les artistes ou les acteurs reconvertis en politique
ont été confrontés, les Américains Al Franken et Arnold Schwarzenegger peuvent
en témoigner.
Quant à
Martelly, il était moins connu pour la politique que pour ses provocations:
vêtu d'une jupe rose ou d'une couche-culotte sur scène, et cultivant l'aura
d'un «bandit légal» (un titre d'une de ses chansons) et macho, exhibant
une attitude de voyou qui ne se fait jamais prendre. Martelly avait ses propres
idées politiques (plutôt droitières), mais elles se faisaient principalement
entendre en coulisses. Il était ami avec des militaires haïtiens du coup
d’Etat, devant lesquels il avait souvent joué, et tenait son nom Sweet Micky
–en l'honneur– du redouté maire de Port-au-Prince, Michel François, qui fut
ensuite reconnu coupable d'atteintes aux droits de l'homme. Néanmoins, quelques
propos politiques, directs et crus, réussirent à filtrer de la musique de Sweet
Micky. Sur scène, son pwen le plus connu était un riff de guitare aux
paroles obscures quoique largement reprises: Pour qui ne connaît pas Micky,
voici Micky. Le riff était suivi d'une réponse du public: «ko langet
manman'w».
La
décantation entre le passé désastreux et le futur radieux est à venir puisque
l’histoire d’Haïti depuis son indépendance a été construite sur les émotions et
les sentimentalités: Boisrond Tonnerre a été préféré à Charerron; Nord Alexis a
eu la raison sur Anténor Firmin; Aristide à la place de Marc Bazin; Michel
Martelly à Mirlande Manigat.
Accession
au pouvoir du président Michel Martelly est la preuve palpable d’une société en
crise.
mercredi 13 mars 2013
Selon Jean Luc Melenchon:
L’élection de Jorge Mario Berloglio comme nouveau pape n’est pas une bonne nouvelle pour les progressistes du monde chrétien ni pour la révolution citoyenne en Amérique du sud.
Silencieux sous la dictature militaire puis à l’heure des jugements des militaires criminels, opposant connu aux gouvernements argentins de Nestor puis de Christina Kirschner, tendre pour l’Opus Dei, hostile aux prêtres progressistes, le nouveau chef de l’église catholique devra prouver qu’il n’a pas été élu pour déstabiliser les régimes progressistes de l’Amérique latine ni pour poursuivre les persécutions contre la théologie de la libération.
Compte tenu de l’affichage favorable aux pauvres, il faut espérer qu’il soit plutôt enclin à aider ceux qui en sont actuellement les porte-paroles en politique et dans le christianisme amérindien.
L’élection de Jorge Mario Berloglio comme nouveau pape n’est pas une bonne nouvelle pour les progressistes du monde chrétien ni pour la révolution citoyenne en Amérique du sud.
Silencieux sous la dictature militaire puis à l’heure des jugements des militaires criminels, opposant connu aux gouvernements argentins de Nestor puis de Christina Kirschner, tendre pour l’Opus Dei, hostile aux prêtres progressistes, le nouveau chef de l’église catholique devra prouver qu’il n’a pas été élu pour déstabiliser les régimes progressistes de l’Amérique latine ni pour poursuivre les persécutions contre la théologie de la libération.
Compte tenu de l’affichage favorable aux pauvres, il faut espérer qu’il soit plutôt enclin à aider ceux qui en sont actuellement les porte-paroles en politique et dans le christianisme amérindien.
dimanche 10 mars 2013
Le pape Benoît XVI a annoncé qu'il a démissionné de son pontificat parce qu'il est homosexuel et «ne pouvait plus vivre dans le mensonge."
Dans un communiqué publié aux médias italiens le pontife 85-ans démissionnaire dit qu'il est soulagé d'être venue à bout de huit décennies dans le placard et a exhorté l'Église catholique et les autres confessions à accepter l'homosexualité comme une partie naturelle de la création de Dieu."Comme beaucoup de catholiques homosexuels, j'ai été forcé depuis trop longtemps pour choisir entre ma foi et de mon identité», lire dans la déclaration. «Mon amour profond pour mon église bien-aimée m'a forcé à mentir à moi-même et à mes coreligionnaires sur un composant de base de mon humanité."Je regrette profondément ma tromperie. Je n'ai pas été honnête avec l'Eglise, et pour cette raison, j'ai décidé que je ne pouvais pas continuer mon rôle de chef de file d'un milliard de catholiques dans le monde."Maintenant que j'ai été libéré de ce secret, je tiens à exprimer ma conviction que les homosexuels sont égaux aux yeux de Dieu. Je prie l'Eglise catholique à reconsidérer son interdiction sur le clergé gay et devenir une force de premier plan dans la lutte pour les droits des homosexuels. "Gay le Priez loinLe pape Benoît XVI a annoncé sa démission le 11 février 2013, devenant ainsi le premier souverain pontife depuis le Moyen Age à démissionner de son poste. Sa raison invoquée était la retraite avant les ravages de la vieillesse qui l’on laissé incapable de remplir ses fonctions.Pourtant, des rumeurs ont été tourbillonnant à Rome depuis l'annonce de la décision à la place avait quelque chose à voir avec l'homosexualité aux plus hauts niveaux de l'Église.Il ya eu des rapports de journaux d'un secret "conclave gay» au sein du Vatican qui a visité des prostituées locales et a ensuite été soumis à un chantage.Mais il n'y a eu aucune indication que le scandale a touché le pape lui-même, et les nouvelles d'aujourd'hui sont venus comme une surprise pour la plupart de l'histoire suivante.Benoît démissionne de son pontificat aujourd'hui, et techniquement cesse ses fonctions en tant que pape à 8 h, heure d'Europe centrale. Il avait été prévu qu'il continuera en tant que «membre honoraire du pape», mais compte tenu de l'interdiction de l'Eglise sur l'homosexualité de son rôle futur est maintenant floue.Dites ce n'est pas si JoeRéaction à la déclaration du Pape a varié du choc, à l'excitation et au désespoir. Quelques conservateurs de l'Église catholique ont même exprimé leur indignation devant la décision, ce qui suggère que Benoît XVI aurait dû rester dans le placard."Tout le monde sait que Consultez les seules personnes qui s'inscrivent pour une durée de vie de vivre dans des dortoirs réservés aux hommes, sans possibilité de se marier sont des hommes gays», explique Phyllis Gates, un catholique conservateur blogueur. "Mais pourquoi avait-il réellement dit? Déni fonctionnait si bien pour nous."Toutefois, pour Rick Santorum, l'un des américains les plus éminents homophobes des politiciens catholiques, le déni est encore bien vivant.«Je ne le crois pas», dit Santorum à son domicile de Washington, DC «Les activistes homosexuels ont clairement compromis pape Benoît XVI par le chantage ou de lavage de cerveau ou une sorte de subterfuge."Il n'est pas gay. Il ne peut pas être gay. Ce n’est juste pas possible. Il fait semblant pour une raison quelconque. Et c'est mon boulot de savoir ce que la raison est."
Alors que Santorum est à la recherche de preuves d'une conspiration gay, cependant, les militants LGBT célébrons le pape pro-gay un message droits.«Il est encourageant de voir une personne de premier plan dans l'Église catholique enfin prendre position pour l'égalité», explique Tchad Griffin, président de la Human Rights Campaign. "L'Eglise a jusqu'à cette heure une des plus puissantes organisations des droits de l'anti-gay dans le monde.«Même si c'est une honte qu'il a été chassé à cause de son orientation, nous espérons tous que les mots du pape Benoît XVI de tolérance trouveront un écho auprès des gens de foi à travers le monde."Gay catholique blogueur Andrew Sullivan, qui a spéculé hier sur une relation homosexuelle entre le pape Benoît XVI et son aide personnelle, était flegmatique vers les nouvelles.«Je souhaite que je pourrais prendre un certain crédit, mais honnêtement, personne n'aurait pu prédire cela. Pas de femmes, chapeaux et chaussures fabuleuses, Prada? C'est l’institution la plus gay dans le monde."
Traduction de l’anglais par Afrohistorama communication
Source: http://dailycurrant.com/2013/02/28/pope-benedict-gay/
jeudi 7 mars 2013
Discours de Hugo Chavez à l'ONU
Discours de Hugo Chavez à la 61ème assemblée générale de l’ONU - 20 septembre 2006
Représentants des gouvernements du monde, bonjour à tous. Tout d’abord,
je voudrais très respectueusement inviter ceux qui n’ont pas lu ce
livre à le lire.
Noam Chomsky, l’un des Américains et des
intellectuels du monde les plus prestigieux, Noam Chomsky, et ceci est
l’un de ces tout derniers ouvrages, « Hegemony or Survival : The
Imperialist Strategy of the United States. » [L’hégémonie ou la survie :
La stratégie impérialiste des Etats-Unis] [Chavez brandit le livre et
l’agite en face de l’Assemblée Générale.] C’est un excellent livre qui
nous aide à comprendre ce qui s’est passé dans le monde au cours du
20ème siècle, sur ce qui se passe aujourd’hui et sur la plus grande
menace qui plane sur notre planète.
Les prétentions
hégémoniques de l’Empire américain mettent en danger la survie-même de
l’espèce humaine. Nous continuons de vous alerter sur ce danger et nous
en appelons au peuple des États-Unis et au monde à faire cesser cette
menace, qui est une épée de Damoclès. J’avais pensé, un moment, vous
faire la lecture de ce livre, mais pour des raisons de temps, [il fait
tourner les pages du livre, qui sont nombreuses] je me contenterai de
vous le recommander.
Il se lit facilement, c’est un très bon
livre, et je suis sûr, Madame la Présidente, que vous le connaissez. Il a
été publié en anglais, en russe, en arabe et en allemand. Je pense que
les premiers qui devraient le lire sont nos frères et nos sœurs des
Etats-Unis, parce que la menace se trouve exactement dans leurs propres
foyers.
Le diable s’est introduit chez eux. Le diable, le diable lui-même, est dans leur maison.
Et Hier, le diable est venu ici. Ici, le diable est entré. Juste ici.
[Il fait le signe de croix] Et ça sent encore le soufre aujourd’hui.
Hier, Mesdames et Messieurs, de cette tribune, le président des
Etats-Unis, le monsieur que j’appelle le Diable, est venu ici parler
comme s’il possédait le monde entier. Vraiment. Comme s’il était le
propriétaire du monde.
Je pense que nous pourrions appeler un
psychiatre pour analyser la déclaration que le président des Etats-Unis a
faite hier. En tant que porte-parole de l’impérialisme, il est venu
pour faire partager ses remèdes de charlatan afin d’essayer de préserver
le modèle actuel de domination, d’exploitation et de pillage des
peuples du monde.
Alfred Hitchcock aurait pu utiliser [cette
déclaration] comme scénario pour un de ses films. Je peux même proposer
un titre : « La Recette du Diable ». Comme Chomsky le dit [dans son
livre] de façon claire et détaillée, l’empire américain fait tout ce
qu’il peut pour consolider son système de domination. Et nous ne pouvons
pas lui permettre de faire cela. Nous ne pouvons autoriser que la
dictature mondiale se consolide.
La déclaration du dépositaire
du monde — cynique, hypocrite, emplie de cette hypocrisie impérialiste
provenant de leur besoin de tout contrôler.
Ils disent qu’ils
veulent imposer un modèle démocratique. Mais c’est cela leur modèle
démocratique ! C’est le modèle fallacieux des élites et, je dirais, une
démocratie très originale qui s’impose par les armes, les bombes et
l’artillerie. Quelle étrange démocratie ! Aristote pourrait bien ne pas
la reconnaître — ou les autres qui sont aux racines de la démocratie.
Quelle sorte de démocratie imposez-vous avec les marines et les bombes ?
Hier, le président des Etats-Unis nous a dit, ici-même, dans cette
salle, et je cite : « Partout où vous regardez, vous entendez des
extrémistes vous dire que vous pouvez échapper à la pauvreté et
retrouver votre dignité par la violence, la terreur et le martyre ».
Partout où il regarde, il voit des extrémistes. Et vous, mes frères — il
regarde la couleur de votre peau et il dit, oh ! il y a un extrémiste.
Evo Morales, le valeureux président de Bolivie est, pour lui, un
extrémiste.
Les impérialistes voient des extrémistes partout.
Ce n’est pas que nous soyons des extrémistes. C’est que le monde se
réveille. Il se réveille partout. Et les gens se lèvent.
J’ai
le sentiment, cher dictateur du monde, que vous allez vivre le reste de
votre vie comme un cauchemar, parce que le reste d’entre nous se lève,
tous ceux qui se soulèvent contre l’impérialisme américain, qui
réclament l’égalité, le respect, la souveraineté des nations.
Oui, vous pouvez nous appeler des extrémistes, mais nous sommes en train
de nous soulever contre l’empire, contre ce modèle de domination.
Alors, le président a dit — et c’est lui qui l’a dit — : « Je suis venu
parler directement aux populations du Moyen-Orient, pour leur dire que
mon pays veut la paix ».
C’est vrai. Si nous marchons dans les
rues du Bronx, si nous nous promenons dans New York, Washington, San
Diego, dans n’importe quelle ville, San Antonio, San Francisco et que
nous demandons aux gens, aux citoyens des Etats-Unis, que veut ce pays ?
Veut-il la paix ? Ils diront oui. Mais ce gouvernement ne veut pas la
paix. Le gouvernement des États-Unis ne veut pas la paix. Il veut
exploiter son système d’exploitation, de pillage, d’hégémonie par la
guerre.
Il veut la paix ? Mais que se passe-t-il en Irak ? Que
se passe-t-il au Liban ? En Palestine ? Que se passe-t-il ? Que s’est-il
passé ces 100 dernières années en Amérique latine et dans le monde ? Et
à présent il menace le Venezuela — de nouvelles menaces contre le
Venezuela, contre l’Iran ?
Il a parlé au peuple libanais.
Beaucoup d’entre vous, leur a-t-il dit, ont vu comment leurs maisons et
leurs communautés ont été prises dans les tirs croisés. Comment peut-on
être cynique à ce point ? Quelle capacité à mentir d’un air penaud ! Les
bombes sur Beyrouth d’une précision millimétrée ? Ce sont des feux
croisés ? Il pense à un western, lorsque les gens dégainent de la hanche
et tirent et que quelqu’un se trouve pris dans les feux croisés. Ceci
est impérialiste, fasciste, assassin, génocide. L’empire et Israël qui
tirent sur les Palestiniens et les Libanais. C’est ce qu’il s’est passé.
Et à présent, nous entendons « Nous souffrons parce que nous voyons nos
maisons détruites ».
Le président des Etats-Unis est venu
parler aux peuples — aux peuples du monde. Il est venir leur parler —
j’ai apporté quelques documents avec moi, parce que ce matin je lisais
quelques déclarations — et je vois qu’il s’est adressé au peuple
d’Afghanistan, au peuple du Liban, au peuple de l’Iran. Et il s’est
adressé directement à ces peuples.
Et vous pouvez vous
demander, alors que le président des États-Unis s’adresse à ces peuples
du monde, ce que ces peuples du monde lui diraient si on leur donnait la
parole ? Qu’auraient-ils à dire ?
Et je pense avoir une petite
idée de ce que les peuples du Sud, les oppressés pensent. Ils diraient «
Impérialiste yankee, rentre chez toi ! » Je pense que c’est ce que ces
peuples diraient si on leur donnait le micro et s’ils pouvaient parler
d’une seule voix aux impérialistes américains.
Et voici
pourquoi, Madame la Présidente, mes chers collègues, mes amis, l’année
dernière nous sommes venus ici dans cette même salle, comme nous l’avons
fait ces huit dernières années, et nous avons dit quelque chose qui
s’est à présent confirmée — entièrement, entièrement confirmée.
Je ne pense pas que quiconque dans cette pièce pourrait défendre ce
système. Voyons les choses en face ! Soyons honnêtes ! Le système de
l’ONU, né après la Deuxième Guerre mondiale, a fait faillite. Il est
inutile. Oh, oui ! Il est bon de nous réunir tous ensemble une fois par
an, de nous rencontrer, de faire des déclarations et de préparer toutes
sortes de longs documents et d’écouter de bons discours, comme celui que
de (inaudible), hier, celui du Président Lula. Oui c’est bon pour cela.
Et il y a beaucoup de discours et nous en avons entendu beaucoup, du
président du Sri Lanka, par exemple, et de la Présidente du Chili.
Mais nous, l’assemblée, avons été transformés en un organe à peine
délibérant. Nous n’avons aucun pouvoir, aucun pouvoir d’avoir le moindre
impact sur la terrible situation mondiale. Et c’est pourquoi le
Venezuela propose une nouvelle fois, ici, aujourd’hui, le 20 septembre
[2006] que nous ré-établissions les Nations unies.
L’année
dernière, Madame, nous avons fait quatre propositions modestes que nous
ressentions comme étant d’une importance cruciale. Nous devons en
assumer la responsabilité, nos chefs d’États, nos ambassadeurs, nos
représentants, et nous devons en discuter.
La première est
l’extension [du Conseil de Sécurité], et Lula en parlé hier ici-même. Le
Conseil de Sécurité comporte à la fois une catégorie permanente et une
catégorie non-permanente, (inaudible) les pays en développement et les
pays sous-développés doivent accéder à des sièges de membres permanents.
C’est la première étape.
Deuxièmement, des méthodes efficaces
pour s’occuper et résoudre les conflits mondiaux, des décisions
transparentes. Point trois, la suppression immédiate — et c’est une
chose à laquelle tout le monde appelle — du mécanisme antidémocratique
connu sous le nom de veto, le veto sur les décisions du Conseil de
Sécurité.
Permettez-moi de vous donner un exemple récent. Le
veto immoral des Etats-Unis qui a permis aux Israéliens, en toute
impunité, de détruire le Liban. Exactement devant nous tous alors que
nous étions debout à regarder, une résolution du conseil fut empêchée.
Quatrièmement, nous devons renforcer, comme nous l’avons toujours dit,
le rôle et les pouvoirs du secrétaire général des Nations-Unies.
Hier, le secrétaire général nous a pratiquement livré son discours
d’adieu. Et il a reconnu que pendant ces dix dernières années, les
choses sont tout simplement devenues plus compliquées ; la faim, la
pauvreté, la violence, les violations des droits de l’homme se sont
aggravées. C’est la conséquence extrême de l’effondrement du système des
Nations Unies et des prétentions hégémoniques des États-Unis.
Madame, le Venezuela, il y a quelques années, a décidé de livrer cette
bataille au sein des Nations unies en reconnaissant l’ONU. En tant que
membres, et nous prêtons nos voix, nos réflexions. Notre voix est une
voix indépendante pour représenter la dignité et la recherche de la paix
et ré-élaborer le système international ; pour dénoncer la persécution
et l’agression par les forces hégémoniques de la planète.
Voici
comment le Venezuela s’est présenté. La patrie de Bolivar a cherché à
obtenir un siège permanent au Conseil de Sécurité. Voyons ! Bon, il y a
eu une attaque en règle par le gouvernement étasunien, une attaque
immorale, pour essayer d’empêcher le Venezuela d’être élu librement à un
poste au Conseil de Sécurité.
L’imperium a peur de la vérité,
il a peur des voix indépendantes. Il nous appelle extrémistes, mais ce
sont eux les extrémistes. Et j’aimerais remercier tous les pays qui ont
aimablement annoncé leur soutien au Venezuela, même si le scrutin est
secret et qu’il n’est pas nécessaire d’annoncer ces choses.
Mais étant donné que l’imperium a attaqué, ouvertement, ils ont renforcé
les convictions de nombreux pays. Et leur soutien nous renforce. Le
Mercosur, en tant que bloc, a exprimé son soutien. Nos frères du
Mercosur. Le Venezuela, avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay,
l’Uruguay, est un membre à part entière du Mercosur.
Et de
nombreux autres pays d’Amérique Latine, CARICOM et la Bolivie ont
exprimé leur soutien au Venezuela. La Ligue Arabe, l’ensemble de la
Ligue arabe a exprimé son soutien, nos frères des Caraïbes, l’Union
Africaine. Presque toute l’Afrique a exprimé son soutien pour le
Venezuela et des pays comme la Russie et la Chine et beaucoup d’autres.
Je vous remercie chaleureusement de la part du Venezuela, de la part de
notre peuple et de la part de la vérité, parce que le Venezuela, avec
un siège au Conseil de Sécurité, n’exprimera pas seulement la pensée du
Venezuela, mais il sera aussi la voix de tous les peuples du monde et
nous défendrons la dignité et la vérité.
Au-delà et au-dessus
de tout cela, Madame la Présidente, je pense que nous avons des raisons
d’être optimistes. Un poète aurait dit « désespérément optimistes »,
parce qu’au-dessus et au-delà des guerres et des bombes et de la guerre
agressive et préventive et la destruction de peuples entiers, on peut
voir qu’une nouvelle ère se dessine.
Ainsi que Silvio Rodriguez
le dit, cette ère donne naissance à un cœur. Il y a des moyens
alternatifs de penser. Il y a des jeunes gens qui pensent différemment.
Et ceci s’est déjà vu en l’espace d’une simple décennie. Il a été
démontré que la fin de l’histoire était une affirmation totalement
fausse et la même chose a été démontrée à propos de la Pax Americana et
de l’établissement du monde capitaliste néolibéral. Il a été démontré
que ce système engendre la pauvreté. Qui le croit maintenant ?
Ce que nous avons à faire maintenant est de définir le futur du monde.
L’aube se lève partout. Vous pouvez vous en rendre compte en Afrique et
en Europe et en Amérique Latine et en Océanie. Je veux insister sur
cette vision optimiste.
Nous devons nous renforcer, notre
volonté de livrer bataille, notre conscience. Nous devons construire un
monde nouveau et meilleur. Le Venezuela se joint à cette lutte et c’est
pourquoi nous sommes menacés. Les Etats-Unis ont déjà planifié, financé
et mis en place un coup d’Etat au Venezuela et ils continuent de
soutenir les tentatives de coup d’Etat au Venezuela et ailleurs.
La Président Michelle Bachelet nous a rappelé, il y a juste un instant,
l’assassinat horrible de l’ancien ministre des Affaires Etrangères,
Orlando Letelier. Et je voudrais ajouter une chose : Ceux qui ont
perpétré ce crime sont libres. Et cet autre événement où un citoyen
américain est mort, tué par les Américains eux-mêmes. Ils étaient des
tueurs de la CIA, des terroristes. Et nous devons rappeler dans cette
pièce que dans exactement trois jours il y aura un autre anniversaire.
Trente ans auront passé depuis cette attaque terroriste horrible contre
l’avion cubain de la ligne Cubana de Aviacion, où 73 innocents ont
trouvé la mort.
Et où se trouve le plus grand terroriste de ce
continent qui a pris la responsabilité de faire sauter cet avion ? Il a
passé quelques années en prison au Venezuela. Mais grâce à la CIA et aux
responsables du gouvernement [vénézuélien] de l’époque, il fut autorisé
à s’échapper et il vit dans ce pays, protégé par le gouvernement [des
Etats-Unis].
Mais il a été condamné. Il avait avoué son crime.
Mais les normes du gouvernement étasunien sont à géométrie variable. Il
protège les terroristes lorsqu’il le veut.
Et ceci, pour dire
que le Venezuela est entièrement engagé à combattre le terrorisme et la
violence. Et nous sommes l’un des peuples qui combattent pour la paix.
Luis Posada Carriles est le nom de ce terroriste qui est protégé ici.
Et d’autres personnes extrêmement corrompues qui se sont échappées du
Venezuela vivent aussi ici sous protection : un groupe qui a posé des
bombes dans diverses ambassades, qui a assassiné des gens pendant le
coup d’Etat. Ils m’ont kidnappé et ils allaient me tuer, mais je pense
que Dieu est descendu et notre peuple est sorti dans les rues et l’armée
y était aussi et ainsi je suis ici devant vous, aujourd’hui.
Mais ces personnes qui ont dirigé ce coup d’Etat sont ici, aujourd’hui,
dans ce pays, protégés par le gouvernement américain. Et j’accuse le
gouvernement américain de protéger ces terroristes et d’avoir un
discours complètement cynique.
Nous avons mentionné Cuba. Oui,
nous y étions, il y a encore quelques jours. Nous sommes revenus de
là-bas très heureux. Et là-bas, vous voyez qu’une nouvelle ère est née.
Le Sommet des 15, le Sommet des non-alignés, ont adopté une résolution
historique. Ceci est le document qui en a résulté. Ne vous inquiétez
pas, je ne vais pas vous le lire.
Mais vous avez toute une
série de résolutions ici qui ont été adoptées d’une façon transparente
après un débat ouvert – par plus de 50 chefs d’Etats. Pendant quelques
semaines, La Havane était la capitale du Sud et nous avons donné, une
fois encore, un nouvel élan au groupe des non-alignés.
Et s’il y
a quelque chose que j’aimerais vous demander à tous ici, mes
compagnons, mes frères et mes sœurs, c’est de bien vouloir prêter votre
bonne volonté pour permettre un nouvel élan au Mouvement des Non-Alignés
afin de donner naissance à une nouvelle ère, pour empêcher l’hégémonie
et empêcher de nouvelles avancées de l’impérialisme.
Et comme
vous le savez, Fidel Castro est le président des non-alignés pour les
trois prochaines années et nous pouvons lui faire confiance pour qu’il
dirige cette charge efficacement. Malheureusement, ils ont pensé « Oh !
Fidel est en train de mourir. » Mais ils vont être déçus parce qu’il
n’est pas mort. Et non seulement il est en vie, il est de retour dans
son uniforme vert et il préside désormais les non-alignés.
Donc, mes chers collègues, Madame la Présidente, un nouveau mouvement,
fort, est né, un mouvement du Sud. Nous sommes des hommes et des femmes
du Sud. Avec ce document, avec ces idées, avec ces critiques. Je referme
à présent mon dossier. Je prends le livre avec moi. Et, n’oubliez pas,
je le recommande très fortement et très humblement à vous tous.
Nous voulons des idées pour sauver notre planète, pour sauver la
planète de la menace impérialiste. Et espérons que dans ce siècle-même,
dans pas trop longtemps, nous verrons cette, nous verrons cette nouvelle
ère. Et pour nos enfants et nos petits-enfants, un monde de paix basé
sur les principes fondamentaux des Nations-Unies, mais de Nations-Unies
rénovées. Et peut-être devrons-nous déménager leur siège. Peut-être
devons nous le mettre ailleurs ; peut-être dans une ville du Sud. Nous
avons proposé le Venezuela.
Vous savez que mon médecin
personnel a dû rester dans l’avion. Le chef de la sécurité a dû rester
enfermé dans un avion verrouillé. Aucuns de ces deux messieurs n’ont été
autorisés à venir assister à la réunion de l’Onu. Ceci est un autre
abus et un autre abus de pouvoir de la part du Diable. Cela sent le
soufre ici, mais Dieu est avec nous et je vous embrasse tous.
mardi 5 février 2013
samedi 2 février 2013
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