jeudi 1 novembre 2012

L'ouragan est aussi une catastrophe pour Haïti



Monde

L'ouragan est aussi une catastrophe pour Haïti

Une route détruite, le 25 octobre 2012 à Port-au-Prince après le passage de l'ouragan Sandy
Une route détruite, le 25 octobre 2012 à Port-au-Prince après le passage de l'ouragan Sandy (Photo Thony Belizaire. AFP)

Loin du regard des médias, le pays a lui aussi été durement frappé, et redoute de graves conséquences alimentaire.

Une semaine après le passage de Sandy en Haïti, le gouvernement peine à établir une évaluation des dégâts causés par l’ouragan dans un pays qui panse toujours les plaies du séisme dévastateur de 2010. «Le bilan est lourd, les routes et les ponts n’ont pas résisté, l'économie a été durement frappée. Plus de 200.000 personnes sont sinistrées et la sécurité alimentaire du pays est désormais problématique», a souligné le gouvernement en décrétant mardi soir l'état d’urgence sur l’ensemble du pays.
Selon le dernier bilan disponible à la direction de la Protection civile, Sandy a fait 51 morts et une vingtaine de disparus dans le pays, tandis que des milliers de personnes se trouvaient toujours dans des abris provisoires. De concert avec les autorités haïtiennes, les experts internationaux continuent d'évaluer dans des conditions difficiles les dégâts causés par les intempéries: certaines régions étaient toujours inacessibles en milieu de semaine.
«Ce qui préoccupe le plus c’est la sécurité alimentaire, qui sera la conséquence la plus grave du passage de Sandy», souligne Johan Pelemen du bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA). Selon le fonctionnaire de l’ONU, les intempéries ont eu un «impact désastreux» sur l’agriculture car elles sont arrivées au moment où les récoltes étaient en cours.

Appel à l'aide

Une première estimation dans le secteur agricole fait état de 104 millions de dollars de pertes, selon Garry Mathieu, directeur du Conseil national pour la sécurité alimentaire (CNSA). Selon lui les départements du sud et de la Grand’Anse, les plus affectés, représentent les greniers d’Haïti. «Dans les prochains jours, il y aura une réduction de la disponibilité alimentaire locale, ce qui va entraîner une hausse des prix des produits de base», estime-t-il.
Après le passage de l’ouragan, le gouvernement haïtien a annoncé qu’environ 8 millions de dollars étaient rendus disponibles pour intervenir dans les régions affectées. «Les bailleurs ne doivent pas se tourner ailleurs et oublier Haïti qui a encore des besoins humanitaires liés au séisme, auxquels sont venus s’ajouter les conséquences de l’ouragan Sandy», souligne M. Pelemen. «Il va falloir lancer un appel à l’aide internationale, mais pour l’instant on a de l’eau et de la nourriture qui étaient prépositionnés pour gérer les urgences», ajoute-t-il.

Loin des regards

Sur le plan international, cette nouvelle catastrophe qui a touché Haïti est passée relativement inaperçue comparée à la couverture médiatique de Sandy aux Etats-Unis, et notamment à New York. Cependant, le Venezuela a offert un bateau et un avion cargo d’aide humanitaire.
De passage en Haïti en tant qu’ambassadeur de bonne volonté du PNUD, le Prince héritier Haakon de Norvège a également visité des régions inondées dans le sud, constatant que les familles ont été durement frappées. «J’espère que les partenaires internationaux d’Haïti aideront le pays à se relever de l’impact de Sandy», a-t-il espéré.

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